Il était une fois, deux naturopathes, professeurs de yoga et de taï-chi-chuan, qui voulaient, à la mesure de leurs moyens, rendre le monde plus humain… Des affinités « philosophiques les firent se tourner vers le Nord-Thaïlande, et dès 1989, en bons naturopathes, ils firent un état des lieux, qui les mena ensuite à élaborer des propositions.
André Lafond et Christophe Cannaud constatèrent que, dans ce pays sans protection sociale, la très grande pauvreté des parents, ou leur absence (nombreux étaient les morts du sida à l’époque) faisaient que la scolarisation était rarement poursuivie au-delà du CM2, livrant des enfants trop jeunes à eux-mêmes et parfois à la rue.
C’est donc vers l’éducation que va se développer l’aide, et 10 enfants sont « parrainés » dès 1990.
Des contacts sont établis avec les autorités locales, et au fil des années, c’est dans plus de 15 écoles ou collèges que se font les prises en charge pour des parrainages scolaires. Trente ans après, ce sont des centaines d’enfants qui ont poursuivi leur scolarité grâce à NSF et à ses donateurs, ils sont aujourd’hui pour un grand nombre d’entre eux, autonomes dans leur vie d’adulte et aident à leur tour leurs familles et leur pays.
L’action de NSF se diversifie, et bientôt, il apparaît nécessaire de s’occuper des enfants « orphelins » (on n’est jamais tout à fait orphelin en Thaïlande, où la « famille élargie » n’est pas un vain mot. Mais la grande pauvreté fait qu’un parent malade, ou un grand parent isolé, ne peut pas assurer l’éducation d’un quasi orphelin).
L’idée d’un orphelinat se fait jour, lancée par deux élèves naturopathes, Lina Pérez et Chrystèle Fossé, sur place pour finaliser leur formation en ethnopathie. Un petit groupe de volontaires se constitue pour dessiner les plans et prévoir les budgets. Le projet est mis en forme par Luce Chanton, Ghislaine Lenquette, Marie-Claude Favrou, Claudine Peyrot, Pascale Marchau et bien d’autres. En 2003, il est confié à des maçons locaux, et à Noël 2004, Ban-Dek (= la maison des enfants) sort de terre au milieu des rizières.
La Maison accueille au début jusqu’à 16 enfants, 8 garçons et 8 filles, encadrés par une famille de Thaïlandais, qui ont la charge de leur bien-être et surtout de leur éducation : pas question de les élever à l’européenne, ils grandissent dans la connaissance de leur culture et de leurs traditions, et gardent le contact avec les quelques membres qui restent de leur famille.
A ce jour, en 2021, les conditions de confort se sont améliorées, ainsi que la situation sanitaire du pays, et Ban Dek accueille 12 enfants, qui sont donc totalement soutenus, et scolarisés dans les écoles environnantes.
Grâce aux dons des « parrains », chaque enfant reçoit tout ce qui est nécessaire à sa vie : hébergement, repas, vêtements, frais de scolarité, frais médicaux, et le salaire de la « famille » qui encadre l’orphelinat est aussi financé. Des investissements ont été réalisés, en particulier avec les bénéfices des vide-greniers des années passées, et des rizières ont été achetées : Ban Dek atteint l’autonomie alimentaire, avec le poulailler, le potager, et la mare aux poissons !
Et tout cela a pu être réalisé, au fil des années, avec l’amour pour ces enfants, la générosité des marraines et des parrains, et des bénévoles (tout le monde l’est à NSF !) et toujours avec le respect qui est dû à l’autre, même et surtout quand on veut l’aider !
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